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Lundi 23 janvier, le maire de Grenoble, Michel Destot, a fait convoquer les journalistes dans une des salles de l'Hôtel de Ville. But de l'opération : lancer la campagne de lobbying pour la candidature de Grenoble aux Jeux Olympiques d'hiver de 2018. L'annonce est arrivée à quelques jours du passage de la flamme olympique à Grenoble (le 6 février) et de l'ouverture des jeux de Turin (10 février). Pour l'occasion, Michel Destot s'est entouré de plusieurs personnalités, toutes très favorables au projet : Didier Rambaud (vice-président du Conseil Général de l'Isère), Didier Migaud (président de la Métro), Jean Faure (sénateur-maire d'Autrans), Pierre Belin (président du comité olympique de l'Isère) et Essar Gabriel (directeur général adjoint pour la candidature de Paris 2012, agissant en tant que consultant). L'idée d'une candidature de Grenoble a germé au lendemain des jeux de Salt Lake City, et au vu des bons résultats des skieurs français, raconte M. Destot. C'est à la demande d'Henri Sérandour (président du Comité national olympique et sportif français, ou CNOSF), et pour ne pas faire d'ombre à la candidature parisienne de 2012, que Grenoble aurait fait le choix d'une candidature pour 2018 au lieu de 2014. 2018, ou le cinquantième anniversaire des JO de 1968 à Grenoble. Voilà une occasion toute trouvée pour « rebondir de façon magnifique en terme d'image » ; l'organisation de ces jeux sera « un prestige pour la ville et le Comité international olympique lui-même » , s'enthousiasme le maire de Grenoble. Vantant les atouts scientifiques, économiques, l'environnement multiculturel et le passé olympique de la ville, Michel Destot y croit . De sa rencontre avec le maire de Paris, Bertrand Delanoé, il déclare : « Je le sens prêt à apporter tout son concours à Grenoble pour une candidature en 2018 ». Le dépôt des candidatures auprès du CNOSF est prévu pour 2008. L'année suivante, le comité devrait choisir la ville française qui sera officiellement présentée au Comité international olympique (CIO). D'ici là, il faudra une « détermination sans faille » pour se préparer à « la plus belle aventure des temps modernes au plan mondial », déclare le maire de Grenoble. Rien de moins. Quant aux interrogations de certains journalistes concernant les problèmes actuels que connaît Grenoble - circulation, environnement, logement - se demandant si les JO ne seraient pas plutôt un cadeau empoisonné pour la ville, Michel Destot balaie les inquiétudes : « Au contraire, dit-il, les Jeux olympiques seront l'occasion d'accélérer les améliorations nécessaires dans ces domaines ; avec la construction d'un village olympique et donc de milliers de logements supplémentaires, ou encore avec l'accélération de la construction du TGV Lyon-Turin et un décrochage sur Grenoble ». Le maire demandera-t-il leur avis aux Grenoblois ? Pour lui, c'est déjà fait : d'après un sondage réalisé en juillet 2005 sur un petit échantillon de 800 personnes, 72% des personnes interrogées sont favorables à une candidature de Grenoble à l'organisation des jeux, 24% sont contre, et 4% ne se prononcent pas. Les élections municipales de 2008 seront aussi une façon de prendre la mesure de l'opinion des Grenoblois, ajoute le maire, apparemment convaincu d'un soutien unanime de toutes les formations politiques sur ce dossier. |