ACTUS DSA

SORTIE / FORMATION A L'ARVA PARC DE CHAMROUSSE

Compte rendu : Leïla Shahshahani

Le 10 décembre 2005, 14 membres du club Dauphiné Ski Alpinisme ont arpenté de long en large l'Arva Parc de Chamrousse, pour reprendre la main sur le petit appareil tout en découvrant ce nouveau lieu.

Installé au sommet des pistes de Chamrousse, à l'arrivée du téléski de l'Infernet, l'Arva parc fonctionne depuis janvier 2005. Son principe est simple : un centre d'entraînement permanent, actionné par une machine-prototype spécialement conçue pour l'occasion par Ortovox, et matérialisé par un périmètre dans lequel sont enfouies une dizaine de balises à des profondeurs allant de quelques centimètres à plus de deux mètres, si l'enneigement le permet. L'accès au parc est libre et gratuit. L'utilisateur signale sa présence au poste de secours situé à l'arrivée du téléphérique pour obtenir quelques explications sur le fonctionnement du parc. « On apprécie aussi si les utilisateurs de l'Arva parc viennent nous voir après s'être entraînés, pour avoir un retour, savoir ce qu'ils ont pensé de l'installation etc.», explique l'adjoint au chef des pistes Jean-Luc Jaouen. Arvas et sondes sont disponibles en prêt pour ceux qui n'en ont pas. Ensuite, à chacun son rythme, avec possibilité de recherche sur une seule balise ou, pour corser les choses, sur quatre balises à la fois. La recherche finale se fait avec la sonde (pas besoin de pelle car la balise reste en place). Pour se rapprocher des conditions réelles de recherche, la balise est enfouie dans une sorte de gros sac dont la consistance rappelle celle d'un corps humain.

Pour cette première découverte de l'Arva parc, les membres du DSA, divisés en deux groupes (matin et après-midi), ont suivi une formation avec le pisteur et très bon pédagogue Alexandre Traissart (une formation de trois heures coûte 60 euros pour un groupe idéalement constitué de six personnes ; pendant le temps de la formation, le parc n'est pas ouvert au public). « Cet Arva park a été créé à l'attention particulière des skieurs de randonnée, très nombreux à graviter autour de la station, en partant du constat que beaucoup ne savaient pas utiliser correctement leur arva. La gratuité du parc était un élément essentiel à nos yeux et nous nous sommes battus pour l'obtenir », explique Alex Traissart. La plupart des personnes qui fréquentent le parc jusqu'à présent sont en effet des randonneurs, et les demandes de formation de la part des clubs de pratiquant augmentent. Les freeriders de la station viennent encore peu par ici.

Tous les membres du DSA présents pour la formation étaient à peu près familiers du fonctionnement de l'arva. Pourtant, comme tous les ans en début d'hiver, chacun ressent le besoin de retrouver les bons réflexes avec son propre appareil. Pratiquer en groupe est aussi l'occasion de constater les défauts et qualités de chaque appareil. Malgré la poussée des numériques, un arva analogique tel que l'Ortovox F1 (bleu) apporte encore entière satisfaction. Son potentiomètre réglable (dispositif souvent absent sur les nouveaux arvas numériques) pourra s'avérer d'une grande utilité si plusieurs victimes sont enfouies.

Et puis, comme chaque année, il y a toujours quelque chose à apprendre. Par exemple, sur l'importance de la sonde : non seulement elle sert à repérer la victime lors de la recherche finale, mais elle permet aussi de déterminer l'ordre de la recherche. Admettons qu'une personne seule doive dégager deux victimes ; si son premier coup de sondage lui révèle que la première victime retrouvée se situe à deux mètres de profondeur ou plus, et compte tenu du temps qu'il faudra pour la dégager (il sera peut-être trop tard), elle pourra prendre la décision de chercher la deuxième victime qui elle, pourra être enfouie beaucoup moins profond et donc être dégagée beaucoup plus rapidement. Abominable choix, indispensable pragmatisme.

Enfin, cette journée fut aussi l'occasion d'un premier dialogue avec des pisteurs de Chamrousse sur le sujet plus controversé de l'interdiction faite aux randonneurs de circuler sur certaines zones, notamment au bas de la piste de Casserousse. Cette année encore le panneau d'interdiction devrait être remis en place. Pourtant, le bas de la piste de Casserousse est un accès traditionnel au domaine de haute montagne situé derrière (Pourettes, Grand Eulier…), un argument entendu par Jean-Luc Jaouen. Nous avons avancé la proposition de matérialiser un couloir de montée réservé aux randonneurs sur le côté de la piste. « Mais qui va payer pour l'entretien de ce couloir », répond M. Jaouen ? Pour le moment on en reste là, mais il en ressort que le dialogue est possible. Les pisteurs de Chamrousse sont souvent eux-mêmes des randonneurs et ne veulent pas d'une gué-guerre randonneurs-station. Du coup, en attendant d'aller plus loin dans ce dialogue, la cohabitation semble possible si chaque partie fait preuve de bon sens : le randonneur ne remonte pas au milieu des pistes ouvertes quand les skieurs de la station les dévalent, et la station laisse les randonneurs accéder au domaine de haute montagne depuis le bas de la piste de Casserousse. Jean-Luc Jaouen souhaite cependant ajouter que "juridiquement, la responsabilité incombe au randonneur à partir du moment où il remonte une piste de ski balisée (arrêtés municipaux)".

Participants : Jérôme Laye, Marie Debusschere, Daniel Mestrallet, Didier Paulmier, Alain Fox, Rémy Gambert, Volodia Shahshahani, Sophie Tiesler, Aurélie Nicolet, Laurent Drancourt, Estelle Gignoux, Cécile Eichinger, Leïla Shahshahani.

 

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