LES BANS, PILIER NORD-EST ET TRAVERSEE (ECRINS)


Accès : La Bérarde (1710 m) - refuge de la Pilatte (2580 m)

Altitude : 3669 m

Difficulté : D (4c max) ; quelques pitons. Prendre friends et coinceurs.

Ligne générale d'ascension : du refuge, prendre pied sur le glacier de la Pilatte par une vire descendante équipée par endroits de câbles. Remonter le glacier plus ou moins en son centre jusqu'à l'attaque du pilier (un passage un peu raide), à ne pas confondre avec le premier pilier qui jouxte le couloir nord des Bans. L'itinéraire est assez logique ensuite. Sortie au sommet nord (3662 m) puis traversée avec plusieurs désescalades et remontées jusqu'au sommet sud (3669 m). De là, une désescalade sur le haut de la voie normale permet de rejoindre deux rappels d'environ 40 m. Désescalade à nouveau sur la voie normale et dernier rappel possible (env. 50 m) pour prendre pied sur le glacier.

Carte : Top25 IGN 3436 ET

Topos : Le massif des Ecrins, les 100 plus belles courses, de G. Rébuffat ; Ecrins, ascensions choisies, de F. Chevaillot et J-R. Minelli.

Météo : grand beau, pas un nuage.

Participants : Lionel Chatain et Sylvaine, Darin, Christophe et Cédric + 2 autres cordées dans la voie.

Commentaires (conditions…) : moi qui prévoyais un week-end tranquille au bord du lac de Serre-Ponçon, me voilà embringuée à la dernière minute dans cette bonne grosse bambée. Pas le choix : une cordée à compléter ! Belle ambiance depuis le refuge où l'on découvre la course du lendemain. Et accueil très sympathique des gardiens. Lever à 3h, dur quand on a presque pas fermé l'œil (ronfleur oblige). Réveil garanti sur un passage raide en glace sur le glacier de la Pilatte (bons crampons utiles). Le temps que les cordées se mettent en place, il y a un peu d'attente dans le froid au départ du pilier, et puis c'est parti. Dans notre groupe, la cordée Lionel-Sylvaine part en tête, puis Darin-Christophe et enfin Cédric et moi. Il y a une dernière cordée derrière nous (Lucien et Jehanne) grâce à laquelle je me sentirais moins seule. Quoi qu'il en soit, l'écart se creuse avec le peloton de tête qui nous attendra un moment au sommet puis à nouveau sur le haut du glacier (merci pour leur patience). Quelques belles pierres volent dans notre direction depuis le haut de la voie (sortie au sommet en mauvais rocher). La traversée vers le sommet sud est plus longue qu'on l'imaginait avec de nombreuses brèches à franchir. Grâce à Lionel qui a eu le temps de faire un bon repérage, on évite toute galère d'itinéraire dans la descente et les rappels permettent de gagner du temps (euh... sauf dans le dernier au-dessus de la rimaye où Cédric se débat pendant 20 bonnes minutes avec un sac de nœud indémélâble !). La descente vers le refuge est assez rapide ensuite, mais l'arrivée est rude. Nous apprenons la mort d'un père d'une 50aine d'années avec qui nous avions fait connaissance la veille pendant le dîner ; il était accompagné de son fils et d'un ami, et a chuté dans les vires juste au-dessus du refuge, de retour du Gioberney. Ce monsieur était à l'origine du club montagne de HP, dont il s'est longtemps occupé. Douche froide, et pensées émues pour son fils. La redescente vers la Bérarde est immensément longue et douloureuse pour les pieds. A la nuit tombée sur le chemin, nous jetons un coup d'œil dans la paroi nord-ouest de l'Ailefroide occidentale et apercevons une loupiotte : Pat Bret, Olivier et leur 3ème compagnon, croisés la veille à la Bérarde, n'auront donc pas réussi à sortir dans la journée la Devies-Gervasutti. Bonne nuit à eux. Fin d'une bien longue journée.


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