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: moi qui prévoyais un week-end tranquille au bord
du lac de Serre-Ponçon, me voilà embringuée
à la dernière minute dans cette bonne grosse bambée.
Pas le choix : une cordée à compléter ! Belle
ambiance depuis le refuge où l'on découvre la course
du lendemain. Et accueil très sympathique des gardiens.
Lever à 3h, dur quand on a presque pas fermé l'œil
(ronfleur oblige). Réveil garanti sur un passage raide
en glace sur le glacier de la Pilatte (bons crampons utiles).
Le temps que les cordées se mettent en place, il y a un
peu d'attente dans le froid au départ du pilier, et puis
c'est parti. Dans notre groupe, la cordée Lionel-Sylvaine
part en tête, puis Darin-Christophe et enfin Cédric
et moi. Il y a une dernière cordée derrière
nous (Lucien et Jehanne) grâce à laquelle je me sentirais
moins seule. Quoi qu'il en soit, l'écart se creuse avec
le peloton de tête qui nous attendra un moment au sommet
puis à nouveau sur le haut du glacier (merci pour leur
patience). Quelques belles pierres volent dans notre direction
depuis le haut de la voie (sortie au sommet en mauvais rocher).
La traversée vers le sommet sud est plus longue qu'on l'imaginait
avec de nombreuses brèches à franchir. Grâce
à Lionel qui a eu le temps de faire un bon repérage,
on évite toute galère d'itinéraire dans la
descente et les rappels permettent de gagner du temps (euh...
sauf dans le dernier au-dessus de la rimaye où Cédric
se débat pendant 20 bonnes minutes avec un sac de nœud
indémélâble !). La descente vers le refuge
est assez rapide ensuite, mais l'arrivée est rude. Nous
apprenons la mort d'un père d'une 50aine d'années
avec qui nous avions fait connaissance la veille pendant le dîner
; il était accompagné de son fils et d'un ami, et
a chuté dans les vires juste au-dessus du refuge, de retour
du Gioberney. Ce monsieur était à l'origine du club
montagne de HP, dont il s'est longtemps occupé. Douche
froide, et pensées émues pour son fils. La redescente
vers la Bérarde est immensément longue et douloureuse
pour les pieds. A la nuit tombée sur le chemin, nous jetons
un coup d'œil dans la paroi nord-ouest de l'Ailefroide occidentale
et apercevons une loupiotte : Pat Bret, Olivier et leur 3ème
compagnon, croisés la veille à la Bérarde,
n'auront donc pas réussi à sortir dans la journée
la Devies-Gervasutti. Bonne nuit à eux. Fin d'une bien
longue journée.
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