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(conditions
) : du col des Annes, la vision de la paroi
nord-nord-ouest est peu engageante, avec de bonnes traînées
blanches... il a plu la veille et on est début octobre,
forcément, ça laisse des traces... Le gardien du
refuge de Gramusset (gardé à cette époque
le week-end uniquement) confirme notre impression et nous conseille
l'arête du Doigt (nord). Finalement, au pied de la paroi
nord-nord-ouest, Darin le sent bien et nous voilà parti
dans notre objectif initial. Petite onglée matinale pour
bien démarrer la journée, les petits gants sont
utiles. Ca colle bien dans les cannelures. Et ça rigole
un peu moins dès la quatrième longueur en 3, quand
la grimpe devient une partie de slalom sur le rocher entre plaques
de neige et de glace. Le relais de L4 est presqu'entièrement
recouvert par la glace, ça frissonne dans les chaussons.
Petite atteinte au moral et quelques doutes sur la faisabilité
de la voie. Le niveau de la voie est un peu modifié...
Et puis lorsque ça se raidit sur le haut, le rocher est
à nouveau plus sec. Après L8, on atteint la belle
vire.. toute enneigée. Il est bientôt 18h30 et il
est l'heure de prendre une décision, et vite. A part Darin
qui serait favorable à redescendre dans la voie par moult
rappels, nous préférons tous tirer au plus vite
jusqu'au sommet et redesecndre par la voie normale. Darin, qui
avait jusque là leader la cordée, mentalement bien
fatigué, passe le relais à Cédric (moi je
fais la totale en second, pas du tout l'envie de jouer à
Bambi sur la glace). Vu les conditions, on opte pour une fin plus
athlétique sur l'arête nord (passage en A0), mais
plus sèche et moins risquée que la cheminée
Guttinger (3a) dont l'accès est compliqué par la
neige qui recouvre toute la vire (bon choix car vue du sommet,
elle apparaît bien en glace). Le jour décline à
grande vitesse et nous atteignons le sommet pile à temps
pour un superbe coucher de soleil sur le Mont-Blanc. Un beau cadeau
pour Christophe dont c'est l'anniversaire aujourd'hui ! Pas le
temps de souffler car il faut trouver le cheminement dans la voie
normale. heureusement, Christophe et Cédric sont déjà
passés par là et nous pasons les passages délicats
juste avant la nuit noire. Fin aux frontales, arrivée 22h30
à la voiture, 14 h plus tard. Je reste abonnée à
l'explosion des horaires, leit-motiv de mon été
!
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