Leïla Shahshahani

journaliste indépendante

REPORTAGES 

 
TIMOR ORIENTAL : EMBRYON DE DEMOCRATIE

GRANDES DATES :

1514 : Les Portugais découvrent le Timor et s'y installent
19ème s. : La Hollande et le Portugal se partagent le Timor
28 nov. 1975 : Le Timor oriental déclare son indépendance
Déc. 1975 : L'Indonésie envahit le Timor
30 août 1999 : Référendum et vote massif pour l'indépendance. Un "gouvernement" intérimaire, dirigé par Sergio Vieira de Mello, est mis en place par les UN.
20 mai 2002 : Le Timor élit son premier Président et devient le 191ème état indépendant

SITUATION GEO-POLITIQUE

Situation : Asie du Sud-Est
Capitale : Dili
Gouvernement : République
Population : 998 000
Monnaie : US dollar
Langues : Tetum, Portugais
Religion : Catholique, Protestant, Musulman, Hindu
Climat : Tropical et humide
Relief : Montagneux
Ressources : pétrole, gaz
Agriculture : Café, riz, mangue

AOUT 2003 :

Après quatre siècles sous la coupe portugaise, 30 ans d'occupation indonésienne sanglante et une indépendance acquise au prix le plus fort, le Timor oriental sort enfin la tête de l'eau.

Tout est à construire, parfois à reconstruire, tout est à imaginer. Le peu d'infrastructures existantes est en piteux état, l'économie est au plus bas et le spectre de la famine menace encore dans certaines régions. Les lois du pays sont en train d'être élaborées avec une langue qui elle-même se cherche. Quant à la situation politique, rien ne semble moins acquis que l'actuelle stabilité dans ce pays où la violence rythme depuis tant d'années la vie de la population.

Et pourtant, la toute nouvelle république démocratique du Timor oriental, Timor Leste (portugais) ou Timor Lorosae, accueille déjà ses premiers touristes. Elle s'est dotée d'un secrétaire d'état pour le tourisme chargé de réfléchir au développement d'un tourisme « durable ». Le modèle indonésien, avec son tourisme de masse, est écarté ; d'autant que la monnaie locale du Timor oriental est… le dollar américain, si peu compétitif avec la roupie indonésienne. Le gouvernement timorais semble opter pour l'« éco-tourisme » de luxe et regarde avec intérêt le cas du Bhoutan.

Des agences internationales proposent depuis peu des circuits sur l'île, dans l'esprit « roots » et découverte de l'autre, avec les moyens du bord. Les premières agences locales ouvrent elles aussi boutique et se concentrent sur les atouts évidents du pays : la plongée, la pêche ou le trekking sur le plus haut sommet de l'île. La « Tourism Association » crée en juin 2003, s'est donnée pour principal objectif de fédérer les différents acteurs du tourisme et de promouvoir l'île en tant que destination touristique.

Le Timor a sorti la tête de l'eau. Parviendra-t-il à émerger et à s'ouvrir au monde extérieur ? Des enjeux de taille sont aujourd'hui sur la balance. D'une part, le sort du Timor est étroitement lié aux négociations actuelles portant sur le «partage» du pétrole qui gît entre les côtes timoraises et australiennes. L'Australie a la main forte ; et sans le pétrole, le Timor n'est rien, économiquement, et donc politiquement. D'autre part, le départ des casques bleus est prévu pour juin 2004 et certains s'inquiètent de la stabilité du pays après le retrait de cette force de « surveillance ».

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